Les forêts: sources et puits de carbone
3 février 2023 Actualités
Le Forestier en chef rend public un premier bilan
La forêt joue un rôle de premier plan dans la lutte contre les changements climatiques en absorbant le CO2 atmosphérique, un contributeur majeur au réchauffement planétaire. Au cours des 30 dernières années, les superficies forestières ont séquestré plus d’un tiers des émissions mondiales de carbone provenant de la combustion des énergies fossiles. Cependant, dans certaines circonstances, la forêt devient émettrice de carbone. Comment mesurer ce phénomène de façon fiable et avoir un portrait juste de la situation au Québec ? Avec la collaboration des chercheurs du Service canadien des forêts, le Forestier en chef et son équipe ont entrepris de trouver des réponses à ces questions.
Émission et captation de carbone par la forêt : un calcul confié au Forestier en chef
Le Forestier en chef a la responsabilité de développer l’expertise nécessaire à la prise en compte et à l’intégration du carbone forestier dans la gestion des forêts. L’organisation a donc mis sur pied une équipe responsable de mettre au point une plateforme de comptabilisation du carbone forestier. L’objectif est de calculer les quantités totales de carbone emmagasinées dans les écosystèmes forestiers et documenter les processus qui entourent le phénomène. Les auteurs des travaux s’affairent aussi à développer des outils et des méthodes qui permettront d’évaluer l’effet des stratégies d’aménagement sur la dynamique du carbone forestier.
Premiers résultats : Les forêts du sud emmagasineraient davantage le carbone forestier
Dans leur rapport intitulé Bilan provincial du carbone forestier – Période 2023-2028, les auteurs mettent en lumière les premiers développements qui permettent de générer des variables de suivi du carbone forestier pour 29 des 57 unités d’aménagement réparties dans les forêts aménagées du Québec. Ces unités ont été choisies puisqu’elles disposent des données à jour du plus récent inventaire forestier. Les premières analyses démontrent notamment que les plus grands réservoirs de carbone se trouveraient au sud de la province. Autre constat : les superficies forestières destinées à l’aménagement forestier sont celles qui afficheraient le meilleur bilan cumulatif de séquestration de carbone.
Perfectionnement en cours
Le Forestier en chef et son équipe entreprendront plusieurs explorations additionnelles afin de comprendre la distinction des résultats entre les forêts du nord et celles du sud et poursuivront l’évaluation plus fine du potentiel cumulatif de séquestration du carbone à l’échelle de l’ensemble des forêts sous aménagement au Québec.
Des travaux se poursuivront également avec différents scénarios d’aménagement pour mieux comprendre ce qui influence le carbone, sa séquestration et son stockage. De plus, il est prévu d’estimer plus nettement la séquestration du CO2 dans les produits du bois afin de fournir une meilleure vue d’ensemble de la capacité du secteur forestier à offrir une stratégie de mitigation et d’adaptation aux changements climatiques.
Les travaux futurs devraient aussi comparer plusieurs scénarios pour chaque unité d’aménagement afin d’identifier les approches d’aménagement qui sont les plus favorables à la séquestration de CO2.
Avec le développement de stratégies visant une intensification de l’aménagement forestier, il convient de réfléchir aux meilleures approches d’aménagement qui puissent satisfaire les objectifs de production, mais aussi de la résilience des écosystèmes dans un contexte d’atténuation des changements climatiques. D’autres pistes de réflexion quant au carbone forestier et sa dynamique dans les forêts publiques québécoises seront à poursuivre dans les travaux futurs.
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